La technologie évolue rapidement et fait désormais partie de notre quotidien, de nos habitudes, de nos logements. Chaque jour, nous nous retrouvons de plus en plus entourés d’objets connectés qui ne cessent de se développer et de s’améliorer. Notre habitat, et notamment le logement, devient un véritable lieu de captation de données, même si nous ne nous en rendons pas compte au quotidien.
Quatre binômes d’étudiants volontaires se sont ainsi succédés pour vivre dans cet appartement dit observatoire le temps d’une année universitaire. Durant les 4 années d’expérience, un grand volume de données a été collecté tant quantitativement, par les capteurs installés dans le logement, que qualitativement, à l’aide d’entretiens et d’autres protocoles d’interaction avec les occupants de cet appartement.
Outre des avancées liées à la protection de la vie privée des habitants, le dispositif de recherche HUT a permis d’améliorer notre compréhension du bien-être dans le logement dans une optique de santé globale à travers notamment l’observation des expressions du bien-être dans un contexte « high-tech », et à contrario, l’étude du stress numérique ; l’identification des trajectoires de marche et des mouvements dans le logement ; l’analyse des effets des technologies sur la conception architecturale, notre confort, notre vision du temps ou notre motivation.
L’expérience scientifique qui a réuni 13 laboratoires de recherche de disciplines variées (architecture, droit, économie, électronique, informatique, ingénierie, linguistique, marketing, santé, etc.) a bénéficié du soutien de plusieurs entreprises et de partenaires tels que le CNRS, la Maison des Sciences de l’Homme Sud, la Métropole de Montpellier, la Région Occitanie et le Fond Européen de Développement Régional (hyperlien page partenaires).
Avec ce catalogue interactif, le projet HUT propose une immersion dans l’expérience de l’appartement-observatoire et vous propose de découvrir les principaux résultats de nos recherches sur le bien-être et la santé globale des habitants d’aujourd’hui et de demain.
Un écosystème permettant de sécuriser la donnée a été mis en place. À tout moment, les étudiants avaient connaissance du type et de la finalité des données collectées, présentées de manières transparentes à leur entrée dans l’appartement et mises à jour régulièrement. De même, ils avaient le droit d’arrêter de fournir leurs données personnelles à HUT via un bouton placé dans l’appartement permettant de stopper l’enregistrement des données. Les données collectées étaient stockées sur un serveur exclusif au projet logé à Huma-Num, une infrastructure spécialisée dans la gestion sécurisée des données de la recherche ; avec un protocole strict d’accès aux données par les chercheurs impliqués dans le projet en conformité avec le règlement général sur la protection des données.
Le projet de recherche interdisciplinaire HUT, HUman at home projecT, est parti de ce constat. Dès 2018, un appartement, situé à Montpellier, a été équipé avec plus de 70 capteurs et objets connectés afin d’observer, au sein de ce lieu de vie expérimental, les enjeux des technologies, de la protection des données, de la qualité de vie et de la santé globale des habitants. L’objectif était de comprendre les usages actuels des technologies, d’anticiper les prochains comportements dans un environnement connecté et d’évaluer les conditions liées au bien-être dans le logement de demain.
© Cyril FRESILLON / Projet HUT / CNRS Photothèque.
La digitalisation de notre habitat et de nos modes de vie a des répercussions sur notre bien-être et notre santé de manière globale. Les objets connectés, et l’analyse des données qu’ils produisent, peuvent ainsi nous aider à comprendre comment nous ressentons et exprimons notre bien-être, mais aussi à prévenir les risques et adopter des pratiques vertueuses.
L’analyse des capteurs placés dans l’appartement nous a ainsi permis de mieux appréhender comment nous marchons et nous nous déplaçons dans notre habitat avec, entre autres, comme objectif d’identifier une signature locomotrice du bien-être qui permettrait à l’avenir d’anticiper la détection de troubles physiques ou psychologiques.
Dans cet environnement connecté, il s’agissait aussi de mettre en avant des dispositifs pour améliorer la motivation des usagers à pratiquer une activité physique régulière (fitness, danse).
En parallèle, les recherches visaient également à comprendre les conditions dans lesquelles la collecte de données peut générer du bien-être mais être également une source de stress pour les individus, et aussi à nous éclairer sur les effets d’accoutumance liés à la digitalisation croissante de la société.
Pour en savoir plus sur nos résultats, vous pouvez cliquer sur les communications et articles présentés ci-contre.
Uncovering human natural walking patterns at home. HUTLaConf, Montpellier, France. 2022
Reconstructing locomotor trajectories at home from a sensing floor. ACAPS 2021 - 19ème congrès international des chercheurs en Activités Physiques et Sportives, Oct 2021, Montpellier, France
A review of 3D human pose estimation algorithms for markerless motion capture: review. Computer Vision and Image Understanding, Elsevier, 2021, 212, pp.103275
Bien-être dans la smart home : une question d’orchestration. Congrès de l’association francaise du marketing, May 2020, Biarritz, France
Reconstructing locomotor trajectories at home from a capacitive sensory floor with applications in health and wellness. INSHS 2021 Book of Abstracts: 17th Annual Convention and International Conference of the International Network of Sport and Health Science, St. Petersburg, Russia, 27–29 May 2021
Colloque L’interdisciplinarité au service des environnements intelligents, 16-18 nov. 2022, Montpellier
Danses et espaces de vie : COMPOSE & DANSE, Cycle de conférences. Entrez dans la danse, organisé par La Place de la Danse Centre de Développement Chorégraphique National et l’ISDAT, octobre 2021, Toulouse
Studying Well-Being in a Smart Home. CILC5 - 5th International Conference on Interactivity, Language & Cognition, Sep 2021, Varsovie, Poland.
Services et objets connectés, ambiances architecturales, et bien-être dans le logement : quelles relations pour l'habitant ?. Rencontres Architecture et Intelligences, Nov 2021, Paris-Nanterre, France.
© Cyril FRESILLON / Projet HUT / CNRS Photothèque.
COMPOSE & DANSE : un atelier virtuel, Percées #8-9 – Explorations en arts vivants à paraître au printemps 2023, publication des actes du colloque « L’atelier en acte(s) : espace de création, création d’espace » organisé par le RIRRA 21 en novembre 2021
Orchestration et agencement d’un environnement connecté : quelle place pour l’utilisateur ?. Management des technologies organisationnelles, Presses des Mines, 2020
Protection et gestion des données
© Cyril FRESILLON / Projet HUT / CNRS Photothèque.
Avec la digitalisation de notre habitat, les murs du logement sont devenus poreux et de plus en plus de données sortent du foyer. Observer l’attitude des usagers face à la collecte de leur données personnelles permet de mieux les informer et d’anticiper les risques liés aux usages intrusifs de leurs données.
Des outils ont été développés afin de garantir la conformité du projet HUT au Règlement général sur la protection des données (RGPD) et d’évaluer la posture de l’utilisateur en fonction de différentes collectes de données personnelles en prenant en compte le fonctionnement du processus décisionnel des individus.
Pour en savoir plus sur nos résultats, vous pouvez cliquer sur les communications et articles présentés ci-contre.
De la pratique artistique à la donnée. Les enjeux de l’interaction, (2018) publication des Actes du Colloque « Usage des objets connectés et données personnelles.
Regards croisés sur la notion du tiers de confiance. » organisé par la plateforme de recherche HUman at home projecT et l’UMR CNRS « Dynamiques du droit » en novembre 2017, page 12
Colloque L’interdisciplinarité au service des environnements intelligents, 16-18 nov. 2022, Montpellier
Protection et gestion des données
© Cyril FRESILLON / Projet HUT / CNRS Photothèque.
Les objets connectés font désormais partie de notre quotidien et modifient nos comportements et nos interactions au sein de la maison dite « intelligente ».
Il s’agit alors pour le projet HUT non seulement d’analyser les liens entre le confort, les ambiances architecturales et ces solutions technologiques innovantes, mais aussi de mieux comprendre les perceptions et attentes des usagers vis-à-vis des objets connectés.
L’analyse des données recueillies au cours du projet a permis notamment de repenser la définition du temps dans le logement connecté, de proposer de nouveaux aménagements au sein de l’appartement et de concevoir des prototypes (capteur de confort, capteur d’ondes, étagère intelligente, etc.).
Enfin, le projet a identifié des leviers permettant de réduire le gap entre l’intention et l’action, afin de promouvoir des comportements éco-responsables des habitants au sein de l’habitat connecté.
Pour en savoir plus sur nos résultats, vous pouvez cliquer sur les communications et articles présentés ci-contre.
Studying Well-Being in a Smart Home. CILC5 - 5th International Conference on Interactivity, Language & Cognition, Sep 2021, Varsovie, Poland.
Movement and Haptic Anticipation: clues to Facilitate Human-Robot Interaction?. ICSC - Internation Conference on Spatial Cognition, Sep 2021, Rome, Italy.
Services et objets connectés, ambiances architecturales, et bien-être dans le logement : quelles relations pour l'habitant ?. Rencontres Architecture et Intelligences, Nov 2021, Paris-Nanterre, France.
Etude et réalisation d'une étagère intelligente (dispositif permettant d'identifier les produits - et leurs masses associées - se trouvant sur l'étagère). HUTLaConf, Montpellier, France. 2022
Regards croisés sur la notion de tiers de confiance, Usages des objets connectés et données personnelles. « Dynamiques du droit », collection « consommation et marché »
UMR CNRS 5815 « Dynamiques du droit » Faculté de droit et science politique, Université de Montpellier, 2018
Colloque L’interdisciplinarité au service des environnements intelligents, 16-18 nov. 2022, Montpellier
Science together: the practice of interdisciplinarity within an observatory project on the habitat of the future. Journal of Interdisciplinary Methodologies and Issues in Science.
Interdisciplinaraité & complexité
La question du bien-être dans l’habitat ne peut-être abordée que dans une optique de collaborations entre plusieurs disciplines de recherche à la croisée des sciences dures et des sciences humaines et sociales. Le projet HUT, par nature, est un projet interdisciplinaire qui représente un cas d’application de la question de l’interdisciplinarité aujourd’hui en recherche. Au sein de ce projet, les enjeux et les moyens de nourrir ces formes de collaborations dans la recherche ont été identifiés et analysés.
L’observation des relations et la gestion du projet HUT a ainsi servi de support pour analyser comment les chercheurs travaillent ensemble et font valoir l’interdisciplinarité de leur recherche.
Le projet tente aussi de créer un outil d’évaluation des dispositions au travail interdisciplinaire - outil qui n’existe pas actuellement – et qui permet en amont d’identifier les dispositions individuelles et interpersonnelles d’un individu à entreprendre favorablement une étude interdisciplinaire.
Pour en savoir plus sur nos résultats, vous pouvez cliquer sur les communications et articles présentés ci-contre.
Colloque L’interdisciplinarité au service des environnements intelligents, 16-18 nov. 2022, Montpellier
Au total, 4 binômes d’étudiants volontaires ont vécu dans l’appartement-observatoire du projet HUT entre 2018 et 2022, consentant à la collecte de leurs données personnelles à des fins de recherche sur leurs comportements et usages au sein de ce lieu de vie connecté.
© Cyril FRESILLON / Projet HUT / CNRS Photothèque.
Un processus de sélection des co-HUTeurs est organisé chaque année, encadré par l’équipe de chercheurs et ouvert aux étudiants montpelliérains. Des conditions préalables, liées à la personnalité des candidats et à leur sensibilité aux technologies et objets connectés, ont été établies : l’idée était de ne pas recruter des « accros » ou des réfractaires aux technologies afin que l’expérience ne soit pas trop biaisée.
Les candidats inscrits à ce recrutement sont passés par deux phases : la première consistait en un questionnaire général de pré-sélection et la seconde consistait à passer un entretien avec des chercheurs afin de mieux connaître leur profil et leur motivation à participer à ce projet de recherche. 5 traits ont été observés :
A partir de l’étude de ces traits de caractère présents chez chaque candidat, l’équipe en charge de la sélection a formé des
binômes qui avaient tendance à mieux cohabiter ensemble. Il a aussi été demandé aux candidats d’exprimer leurs préférences s’ils en avaient. Au cours des 4 années d’expérience dans l’appartement-observatoire, il n’y a pas eu de désaccord majeur entre les occupants qui a été rapporté à l’équipe de recherche, ni d’abandon de l’expérience en cours.
Portrait fictif d’une co-huteuse
Manon
Comment je me décrirais :
Optimisme
Curiosité
Rigueur
Sociabilité
Empathie
Patience
Consciencieuse
Positive
Curieuse
Avenante
Sociable
Enthousiaste
Appliquée
Studieuse
Mes centres d’intérêts :
Grâce à l’analyse du profil des 8 occupants de l’appartement-observatoire, un persona, représentation fictive d’un co-HUTeur ; a été élaboré et s’attache en particulier à préciser la personnalité de l’occupant, ses centres d’intérêt, ses préoccupations, ainsi que son vécu dans l’appartement connecté, notamment son ressenti au début de la colocation, la réaction de son entourage puis, ce qu’il a retenu de cette expérience.
21 ans, étudiante à l’Université de Montpellier
J’ai été sélectionnée pour vivre en colocation pendant un an dans l’appartement-observatoire connecté HUman at home projecT (HUT).
Mes principales préoccupations :
Mon empreinte écologique
Mon rapport aux objets connectés
Ma santé
Je me sens concernée par le changement climatique et j’essaie d’agir dans ce sens. Je me déplace uniquement en vélo ou en tram par exemple. Mais c’est vrai que j’ai du mal à me défaire de certaines habitudes, notamment les bains (en plus dans cet appartement je peux choisir des ambiances lumineuses dans la salle de bain, c’est tentant !).
Je suis intéressée par la technologie et comment elle se décline dans notre vie courante, d’où mon engouement pour l’expérience HUT. Je ne suis pas soucieuse de la collecte et de l’utilisation de mes données dans ce projet. Ce qui pourrait m’inquiéter en revanche, ce serait de devenir addict aux objets connectés.
Je surveille mon activité physique mais je suis surtout attentive à mon niveau de stress et à la qualité de mon sommeil, et à plus forte raison en périodes d’examen. C’était encore plus important pour moi de maintenir un bon rythme pendant le confinement où le quotidien pouvait être perturbé.
L’appartement connecté dans lequel j’ai vécu l’expérience pendant un an
La cuisine est très équipée, mais aucune de nous ne cuisine vraiment !
La " troisième chambre " : elle sert à la fois de buanderie, de débarras et parfois de bureau.
Notre espace préféré : le salon ! Il est spacieux et surtout très lumineux : c’est vraiment agréable pour recevoir nos amis.
Voilà ma chambre ! J’aime bien mettre les lumières roses quand je révise sur mon lit, j’ai le sentiment d’être dans mon cocon .
On passe beaucoup de temps sur la terrasse. On y a notamment fêté notre crémaillère en octobre (pour ne pas risquer de mouiller les capteurs au sol) : il faisait encore très bon !
Comment j’ai vécu l’expérience
On ne vit pas de la même manière dans un appartement connecté. Ici, ma première phrase le matin c’est : “Snips, ouvre les volets ’’. Tu te lèves et tout est déjà prêt !
Ca me libère l’esprit et me dégage du temps pour d’autres tâches et activités.
Je suis triste de quitter la colocation et de dire au revoir à cet espace dans lequel on se sentait vraiment chez nous !
Surtout parce qu’on vivait dans un appartement spacieux et très lumineux ! C’est vrai que les équipements connectés facilitent la vie : ce sont des petits plus de confort au quotidien. Mais je dirais que le bien-être repose d’abord sur un état d’esprit.
Les données recueillies m’ont permis de mieux assimiler ce que je mobilise en eau, en chauffage, etc.
J’en ai appris plus sur moi grâce à ce projet : comment je me comporte, ce que je consomme, etc.
Si ça venait à être plus standardisé par la suite, j’installerai certainement des capteurs similaires chez moi : ça peut véritablement aider à moduler ses habitudes (surtout en matière d’énergie).
Et surtout ...
Je suis vraiment contente d’avoir contribué à un projet qui s’inscrit dans un avenir plus respectueux de l’environnement !
J’avais peur de me sentir surveillée. D’ailleurs les premiers temps j’essayais d’être irréprochable, je me disais “ si j’utilise trop d’eau sous la douche, ils vont penser que je ne suis pas du tout écolo !’’. Mais en définitive on oublie vite la présence des capteurs.
Quand je leur expliquais, mes parents étaient anxieux. Ils voyaient ça comme Big Brother et s’inquiétaient que je sois filmée en permanence.
Depuis ils ont visité l’appartement et se sont familiarisés avec l’expérience. Ce n’est plus un sujet aujourd’hui : c’est comme si je vivais en appartement classique !
Une fois j’ai renversé ma tasse de café dans le salon alors qu’on ne doit pas mouiller le sol : j’avais peur de pénaliser le projet, je me voyais déjà payer un crédit pour rembourser les dégâts sur les capteurs !
Ce que j’ai ressenti au début ?
Comment a réagi mon entourage ?
J’avais hâte de participer à ma manière au projet, de me sentir “utile ’’ pour la recherche. Et aussi j’étais très curieuse de vivre dans un ‘‘habitat du futur ’’.
De l’impatience !
Un peu d’appréhension
D’abord sceptiques
Puis rassurés
De la nostaligie
du bien-être
une meilleure conscience de ma consommation
l’envie de reproduire cet environnement connecté !
de la fierté !
Ce que je retiens de mon expérience dans un appartement connecté
mon bracelet connecté
Mon assitant vocal
Mon interface
Afin de placer l’humain au centre des recherches sur l’habitat connecté de demain, le projet HUT a mis en place une série de protocoles d’interaction avec les occupants, les co-HUTeurs. L’idée était de créer des espaces pour recueillir l’expérience vécue des occupants en lien avec les objectifs des chercheurs de HUT.
Les données recueillies à partir de ces protocoles venaient compléter les données quantitatives issues des capteurs. Cette richesse des données a permis aux chercheurs du projet d’analyser et de comparer le bien-être mesuré à l’intérieur de l’appartement avec celui ressenti par les occupants.
Coordonné par deux chercheuses issues du domaine des sciences humaines et sociales, le groupe REU consistait à prévoir les entretiens mensuels avec les co-HUTeurs. D’une durée d’environ 1 heure, chaque entretien permettait aux chercheurs de traduire et d’attribuer du sens aux données quantitatives observées au cours du mois, à partir des expériences et ressentis rapportés par les occupants.
Lors de ces entretiens mensuels, le récit de vie était utilisé pour demander aux co-HUTeurs de raconter un événement marquant dans l’appartement connecté. Ils devaient aussi décrire une image sur laquelle on pouvait voir un scénario comprenant un objet connecté, décrire ce qu’ils voyaient, dire ce qu’ils en pensaient et faire le lien avec leur propre expérience pour nourrir leur souvenir.
Envoyées une fois par mois aux co-HUTeurs, les newsletters proposaient un bilan mensuel des données collectées via les capteurs présents dans l’appartement. Les chercheurs ont alors pu observer les changements de comportement des co-Huteurs après réception de la newsletter : les occupants agissaient de manière plus responsable et étaient davantage acteurs de leur santé et de leur bien-être.
L’interface HUT Ma Maison a été conçue pour les co-HUTeurs et co-construite avec eux pour pouvoir rendre leur expérience la plus agréable possible. Les éléments composant cette interface ont été réfléchis pour stimuler les occupants tout en leur accordant le choix de l’utiliser ou non. Elle leur a permis d’avoir une interaction asynchrone pour partager leurs expériences, leurs ressentis mais aussi de leur faire des rappels personnalisés avec des challenges à accomplir ou encore des objectifs de santé à atteindre, comme par exemple pratiquer une activité physique, des photos pour raconter leurs expériences. Les co-HUTeurs pouvaient aussi y exprimer les émotions liées à l’appartement, à l’expérience de la colocation, à leur vie personnelle ou à leurs études. L’objectif était de chercher à avoir une signature des émotions en fonction de leur origine et de leurs causes.
Interface HUT ma maison
Exemple de newsletter
"J'appuie sur mon bracelet connecté quand je ressens une émotion "
" Je partage mon expérience à l'aide du carnet de bord "
HUT Ma Maison donne accès à un carnet de bord qui permettait aux co-HUTeurs d’ajouter du texte comme des photos pour raconter leurs expériences. Les co-HUTeurs pouvaient aussi y exprimer les émotions liées à l’appartement, à l’expérience de la colocation, à leur vie personnelle ou à leurs études. L’objectif était de chercher à avoir une signature des émotions en fonction de leur origine et de leurs causes.
Trois caméras audiovisuelles étaient présentes dans le salon/salle à manger de l’appartement et étaient activables uniquement par les co-HUTeurs eux-mêmes. Ils pouvaient les déclencher par commande vocale ou depuis un écran de contrôle lorsqu’ils souhaitaient être filmés, afin de partager une expérience de vie avec les chercheurs. Cela a permis aux chercheurs d’avoir des éléments gestuels et vocaux en complément aux données quantitatives. Ces caméras étaient aussi activées par les occupants lors de certains entretiens mensuels.
Chaque co-HUTeur disposait d’un bracelet connecté Empatica porté en continu dans l’appartement. Cet équipement relève plusieurs marqueurs tels que la fréquence cardiaque, la conductance de la peau ou son activité électrodermale, la saturation en oxygène, etc. Le bracelet dispose d’un seul bouton utilisé pour indiquer les émotions de son porteur. A chaque fois qu’un co-HUTeur ressentait une émotion forte, il était invité à appuyer sur ce bouton. Ensuite, il pouvait renseigner son carnet de bord sur l’émotion ressentie positive ou négative, ainsi que la nature de l’émotion (d’ordre personnel, universitaire, colocation, appartement...). Les données physiologiques obtenues par le bracelet ont été ensuite croisées avec le discours des occupants, qui ont appuyé sur le bouton pour identifier la dynamique de l’émotion.
Le parcours commenté a eu pour objectif d’avoir une représentation du bien-être. L’idée était de chercher à connaître le ressenti des co-HUTeurs dans chaque pièce de l’appartement. Pour cela, des entretiens ont été mis en place pour faire parler les co-HUTeurs dans chaque pièce et évaluer le plaisir et le confort d’y être. Leur ressenti dépendait de plusieurs paramètres, tels que le bien-être personnel, le confort, les besoins physiologiques, les interactions avec les objets connectés et l’ambiance architecturale. Cette démarche s’appuyait sur les représentations sensorielles (leur ressenti) et motrices des occupants (leur façon de bouger) en fonction de leur environnement dans l’appartement. Elle a permis de mettre en évidence la relation entre le bien-être et l’utilité de chaque pièce de l’appartement.
Capteur infra-rouge Kinect
Caméra d’enregistrement audiovisuel
Sol connecté
Capteur de consommation électrique individuelle
Compteur de consommation d’électrique générale
Station météo
Capteur de consommation d’eau
Capteur d’ambiance : luminosité, température, humidité, présence, CO2
Musique et lumière connectées
Bouton d’arrêt de la collecte de toutes les données
Bracelet de données physiologiques Empatica
Domotique : assistant vocal
Switch Porte : Ouverture / Fermeture des portes et fenêtres
Capteurs
Le théâtre : un outil de Médiation scientifique
HUT-Théâtre est une expérience de médiation scientifique qui raconte sur scène, de façon humoristique, les problématiques inhérentes aux interactions humain-machine dans un environnement ultra-connecté. En confrontant des visions opposées des usages numériques à travers des saynètes écrites en collaboration avec des chercheurs, HUT-Théâtre souhaite tisser un lien entre la science et le quotidien en replaçant les questions de recherche dans un contexte social.
Pour sa première résidence d’artistes ouverte au public, 4 saynètes ont été écrites. Elles abordent de manière critique des questions telles que la protection de nos données personnelles, la publicité basée sur l’observation de nos habitudes numériques et l’automatisation des actes quotidiens par les technologies. Présentée en avril 2022 au Kiasma, à Castelnau-le-Lez, chaque saynète était associée au discours d’un chercheur qui montait sur scène pour expliquer le sujet de recherche derrière le texte théâtral. L’objectif était de présenter au public des problématiques complexes d’abord par le théâtre, en le sensibilisant, puis par la science, pour nourrir et susciter des échanges sur le sujet.
Pour permettre au public d’interagir avec les comédiens et chercheurs pendant la pièce, HUT Théâtre a développé, avec le soutien de la Fondation CNRS et de Capgemini Engineering, une plateforme mobile unique qui invite le public à répondre aux questions liées aux saynètes, telles qu’elles sont présentées. Les données recueillies de manière anonyme lors de cette interaction seront ultérieurement fournies aux chercheurs, qui pourront s’en servir pour leurs programmes de recherche.
Cette expérience de médiation scientifique réunit, au sein d’un théâtre, la société, la science et l’art, offrant une occasion inédite d’échange entre eux. C’est une rencontre entre deux mondes qui permet d’animer une discussion autour des usages numériques, en prenant en considération les réflexions du public.
© Léo AUGLANS / Projet HUT
© Victoria FRANCO / Projet HUT
© Victoria FRANCO / Projet HUT
© Victoria FRANCO / Projet HUT
Tutelles
Entreprises
Financeurs
Laboratoires
Projet HUT
+33 (0)4 11 75 71 74
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71 rue du Professeur Henri Serre
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Séminaire HUT